L’idée est née dans la fumée d’un bar à vin munichois. Au début de l’année 1932, le chroniqueur judiciaire Lukas Kristl demande à Ödon von Horváth pourquoi le théâtre et les films traitent toujours de crimes capitaux. Alors que les pièges dans lesquels tombent les petites gens, par ignorance ou par imprudence, peuvent être tout aussi dramatiques et sont plus répandus. Ils conclurent un marché : le journaliste avait pour tâche de livrer les cas et leurs circonstances, à charge pour Horváth d’en forger une pièce.
Ainsi est née Foi, Amour, Espérance, pièce dans laquelle une jeune femme, Elisabeth, entend gagner sa vie seule malgré les difficultés. Mais ce qui devait la tirer d’affaire va petit à petit l’entraîner dans une spirale de misère.
En montrant cette jeune fille prise dans les rouages de la machinerie des articles de loi, des services sociaux qui fonctionnent parfois comme des machines à broyer les plus humbles, cette petite chronique de la misère ordinaire de l’Allemagne d’entre-deux guerres se révèle aujourd’hui d’une inquiétante modernité. C’est cette petite danse de la mort qu’interprétera avec un talent qui n’a pas attendu le nombre des années, La Carte Blanche, collectif de comédiens issus de l’École Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier, sortie de la promotion 2014.
Texte : Ödon von Horváth
Traduction : Henri Christophe
Mise en scène : Katia Ferreira / Collectif La carte blanche
Assistante à la mise en scène : Audrey Montpied
Régie générale : Mustapha Touil
Création lumière : Jason Razoux
Création son : Thibault Lamy
Costumes : Céline Arrufat et Katia Ferreira
Collaboration artistique : Pierre Heydorff et Philippe Laboual
Avec : Elsa Agnès, Fanny Arnulf, Victor Assié, Laurie Barthélémy, Pauline Collin, Florent Dupuis, Mathias Labelle, Quentin Ménard, Valentin Rolland, Morgan Lloyd Sicard, Camille Soulerin, Vincent Steinebach, Rébecca Truffot.
Durée : 1h15