Depuis le ballet magistral des Règles du savoir vivre dans la société moderne, depuis le confondant Nobody, peut-on concevoir un Printemps des Comédiens sans collaboration avec l’Ensad, l’Ecole Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier ? Parce que, vivier de talents à portée de main, elle est une des meilleures écoles de France, parce qu’elle est un creuset de créativité où se brassent toutes les disciplines du théâtre.
Jusqu’à l’écriture. Ainsi de Charly Breton. Passé par l’Ensad en 2013, déjà auteur de textes à mettre à la scène, il a écrit Les Restes pour les onze comédiens de la promotion 2016. Et voici à la scène ce texte polyphonique, plein de fureurs mais aussi de rudes tendresses, qui raconte quatre histoires entremêlées.
Leur trait d’union : la pauvreté, la marginalité. Un peu comme dans Les Bas-Fonds de Gorki, lui aussi au programme du Printemps, les personnages, paumés, déclassés, rejetés sont aux prises avec le dénuement quotidien et la langue pour en dire le poids. Extrait, au hasard, juste pour faire entendre la musique du texte : « Alors tu seras ma meuf mon petit gîte à bonace et ma grosse cave à cabale avec tes masses de futailles besaigres et ta carcasse paratonnerre ». Riches Restes…