• ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D'ART DRAMATIQUE DE MONTPELLIER

LES RENCONTRES des Arts de la Scène en Méditerranée

LES RENCONTRES des Arts de la Scène en Méditerranée

LES RENCONTRES des Arts de la Scène en Méditerranée 1200 444 ENSAD Montpellier

LES MATINÉES WORKSHOPS

Dans le cadre de la Biennale des Arts de la Scène en Méditerranée, trois ateliers de pratique, dont deux à l’Ensad Montpellier, seront proposés par des artistes à trois groupes où se mêleront des étudiant.e.s en art de Montpellier et Marseille (issus du Master Exerce ICI CCN, de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier, de l’École Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier et de la FAI-AIR) et des artistes des rives de la Méditerranée.


Du 14 au 17 nov 2023, de 9h30 à 12h30, à ICI-CCN


Atelier donné par Danya Hammoud
Chorégraphe et danseuse libanaise, basée entre le Liban et la France

La question qui ne cesse d’exister, c’est celle de la violence, ou plutôt du traitement de la violence dans l’art.
Le contexte politique et social de tout acte est le point à partir duquel je tire un fil dramaturgique dans mon travail. J’ai développé des outils qui me permettent de traiter cette question, en particulier dans les corps, le mouvement, le geste. Aujourd’hui cela commence à s’étendre vers d’autres outils et médiums ; L’image, le son, le texte. Et l’approche documentaire est devenue une de mes lignes directrices ces dernières années. Je m’intéresse de plus en plus à creuser dans ce qui est concret, et du concret voir la poésie surgir.

Nous travaillerons ensemble notre relation au présent à partir de documents qui permettent de réfléchir l’actualité mondiale. Je pense cet atelier, sous forme de laboratoire ; Où ce que je propose est ce que je me propose dans mon travail en cours.

Danya Hammoud
Chorégraphe et danseuse, Danya Hammoud, née en 1981 à Beyrouth, vit et travaille entre le Liban et la France. Ses pièces comprennent : le solo Mahalli (2011) ; Mes mains sont plus âgées que moi (2014), trio avec KhouloudYassine et Mounzer Baalbaki ; Quatorze tours (2015), commande du Ballet du Nord-Olivier Dubois ; Il y a longtemps que je n’ai pas été aussi calme (2016), duo avec Carme Torrent ; O.T. (2016), commande du Sophiensaele, Berlin ; To Rest on a Slope (2017), avec le musicien Sharif Sehnaoui ; Boo tlegged (2019), une collaboration avec le chorégraphe sud-africain Boyzie Cekwana ; Sérénités était son titre (2020), duo avec Yasmine Youcef.
Actuellement, elle travaille à la réalisation d’une série de films documentaires, intitulée POREUX. Lauréate du prix de la Fondation Boghossian, au Liban (2016), elle crée en 2018 l’association L’Heure En Commun, basée en Occitanie.
 En parallèle à son travail de création, elle dirige des ateliers et des cours au Liban et en France. Depuis la saison 2019-2020, Danya Hammoud est (pour trois saisons consécutives) artiste associée à La Maison CDCN Uzès Gard Occitanie


Du 15 au 17 nov 2023, de 9h30 à 12h30, à l’Ensad Montpellier

Atelier donné par Marie-José Mondzain
Philosophe française, spécialiste de l’art et des images et un.e artiste

Marie-José Mondzain philosophe française, s’est spécialisée dans l’étude du rapport aux images, de l’iconoclasme de la période byzantine jusqu’aux représentations modernes (publicité, propagande, actualités, ainsi que celles de l’art contemporain).
 Lors de la parution du livre Confiscation des mots, des images et du temps (Pour une autre radicalité), elle écrivait notamment :« (…)Je crois que si j’ai consacré tant d’années à la question de l’image et à celle des images, c’est peut-être pour défendre le principe de « la pensée malgré tout ». Cet enjeu concerne d’abord la fidélité à la parole et la fiabilité de son usage dans un monde dominé par le régime du spectacle. Il appartient au regard du promeneur d’embrasser l’horizon le plus large pour ne pas se laisser fasciner par ce que la surabondance des productions visuelles et sonores impose comme foyer d’incandescence dans l’organisation quotidienne de la terreur et de la jouissance, ce qui finalement revient au même. C’est toujours une modalité de la pornographie qui voudrait gagner du terrain et qui parfois semble y parvenir. Il s’agit donc de défendre la radicalité contre cette pornographie en cessant d’en faire un oxymore qui dit ensemble la révolte et l’asservissement. (…) ».


Pour ce workshop, l’Ensad Montpellier invite Marie-José Mondzain à partager ses réflexions concernant les relations entre archives, documents, art et fiction et à questionner la place des artistes et le rôle de la culture aujourd’hui en Méditerranée à l’heure d’une crise importante.

• Atelier sur inscription, dans la limite des places disponibles :
Evelyne Corréard, artdramatique@montpellier3m.fr


Du 15 au 17 nov 2023, de 9h30 à 12h30, à l’Ensad Montpellier

Atelier donné par Aïcha Snoussi
Artiste peintre tunisienne, basée entre Sète et Tunis

Le document écrit, l’image, la vidéo et tout un ensemble de supports multimédias partagés en masse aujourd’hui, seront les archives des générations futures. Dans une époque où l’information par le document est détournée, incomplète, subjective, falsifiée à des fins politiques ou artificielle au moyen de l’IA, il est d’autant plus passionnant de remettre en question l’histoire qui nous a été transmise et ses archives. Le travail de documentation et de répertoriage sont des pratiques situées, dans une époque, un vécu, une pensée particulière dont elles sont imprégnées. Dans leur transmission, il y a les failles, les oublis, les effacements, les coins d’ombres et les souterrains. Cet atelier propose de jouer dans ces brumes et imprécisions de l’histoire en créant des archives imaginaires. Fabriquer collectivement un ensemble de documents fictifs autour d’un épisode oublié du monde. Par le dessin, la photographie, l’IA ou l’objet, échafauder de toutes pièces un récit est une manière de réveiller les fantômes de l’histoire et de questionner nos réalités. À l’heure où l’authenticité du document est l’essence de la recherche, prendre à rebours la démarche pose un autre regard sur nos mémoires collectives et ce qu’il restera de nous quand il n’y aura plus rien.

• Atelier sur inscription, dans la limite des places disponibles : esba@moco.art

Aïcha Snoussi
Née à Tunis en 1989. Vit et travaille entre Sète et Tunis. Le travail d’Aïcha Snoussi s’intéresse aux récits enracinés, à l’autorité des savoirs et des dynamiques de pouvoir qui façonnent l’histoire, dans une perspective queer. Elle adopte le dessin comme une pratique de prolifération qui occupe l’espace visuel et fusionne avec des installations faites de sculptures, d’objets et de matériaux organiques méticuleusement collectés, gravés et assemblés. Elle utilise la fiction et l’archive pour interroger l’histoire, les ruines, la mémoire, les vestiges absents et les effacements, les normes de genre et les formes de résistance. La matière est manipulée dans une approche archéologique : creuser les couches d’une encyclopédie transformée en codex d’anti-savoir ou graver des ossements pour en extraire des contenus politiques et des langages singuliers. En brouillant les pistes de la réalité pour donner à voir les traces d’une histoire réinventée, l’artiste développe une mythologie qui fait référence aux épisodes de notre histoire contemporaine tout en convoquant un faisceau de références intimes. Aïcha Snoussi est diplômée de l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis et de l’Université de la Sorbonne à Paris. Elle est lauréate en 2020 du prix Sam pour l’art contemporain et du premier prix de la Fondation Rambourg pour le projet Underwater, fiction archéologique autour d’une civilisation queer redécouverte sur les côtes africaines. Ce projet se décline en une suite d’installations et d’expositions : Sépulture aux noyé.e.s (Mo.Co, 2021), My loved ones (Fondation Zinsou, 2021), Nous étions mille sous la table (Palais de Tokyo, 2022), Layla (Galerie La La Lande, 2022), Tout est chaos (Site archéologique de Lattara, 2022). Son travail a été exposé à Menart Fair, Bruxelles (2023), Abu Dhabi Art fair (2022), 1.54 Contemporary Art Fair, Christie’s Paris (2022), Kobra Museum, Amsterdam (2022), Investec Cape Town Art Fair (2020), Beirut Art Fair (2019), Art Brussels (2018), Akaa Art & Design Fair, Paris (2017) et a été présenté dans des expositions collectives comme Habibi, les révolutions de l’amour, Institut du Monde Arabe, Paris (2022), Les Portes du possible. Art & Science-fiction, Centre Pompidou Metz (2022), Ectomie Patriarcale II, Bruxelles (2022), Cosmogonies. Zinsou, une collection africaine, Mo.Co Montpellier (2021), Sortir de l’hétérosexualité, Paris (2019), Chouftouhonna International feminist art festival of Tunis, Halfaouine (2018). Elle participe à la troisième édition de Biso, Biennale internationale de sculpture de Ouagadougou en octobre 2023.