• ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D'ART DRAMATIQUE DE MONTPELLIER

FÉVRIER 2015 / RÉCIT INTÉRIEUR, D’APRÈS JON FOSSE, SOUS LA DIRECTION DE PASCAL KIRSCH

FÉVRIER 2015 / RÉCIT INTÉRIEUR, D’APRÈS JON FOSSE, SOUS LA DIRECTION DE PASCAL KIRSCH

FÉVRIER 2015 / RÉCIT INTÉRIEUR, D’APRÈS JON FOSSE, SOUS LA DIRECTION DE PASCAL KIRSCH 800 600 ENSAD Montpellier

Pascal Kirsch, metteur en scène, se forme comme comédien au Conservatoire de Tours puis à l’école de Lucien Marchal Parenthèses. Il est acteur avec Marc François, puis assistant à la mise en scène notamment avec Bruno Bayen, Thierry Bedard et Claude Régy. Premières épreuves de mise en scène de 1998 à 2002 : Büchner, Celan ou Dostoïevski… En 2003, il fonde au Mans la compagnie pEqUOd, qu’il dirige jusqu’en 2010 : il crée Tombée du jour, Guardamunt, Mensch, Et Hommes Et Pas. Il est aussi intervenant pédagogique auprès d’élèves acteurs, de scénographes, mais aussi pour des publics loin de la professionnalisation du théâtre. De 2010 à 2013, il dirige Naxos-Bobine, lieu pluridisciplinaire au cœur du 11e arrondissement de Paris : résidences d’artistes, présentations de travaux en cours, concerts, performances, lectures, rencontres… Depuis avril 2014, il est invité pour 2 ans au Théâtre de la Commune d’Aubervilliers.

« Jon Fosse est écrivain de théâtre, mais avant tout romancier. Ma proposition consistait en un va-et-vient entre l’une de ses pièces, Et la nuit chante, et l’un de ses romans, La Remise à bateau, dont j’ai fait une adaptation. Le théâtre de Jon Fosse est beaucoup plus âpre que ses romans. Beaucoup de choses dans son théâtre sont transmises par les silences, les suspensions, les syncopes (notés dans les didascalies). Dans ses romans, c’est la place du récit, du récit intérieur.
Chaque élève devait donc se confronter aux silences et aux récits intérieurs, une tentative de s’approcher du flux de la pensée et de sa transposition en scène.

Descriptif de l’atelier :
L’atelier s’est déroulé pendant cinq semaines.
La première semaine a été consacrée à la rencontre : rencontre de l’écriture, du groupe et de ma manière de travailler. Les journées alternaient entre la lecture des textes et un travail de récits personnels, improvisés par les élèves. L’exercice du récit leur proposait d’être à la fois à l’endroit de l’écriture, en narrant un souvenir personnel, et à l’endroit de l’acteur, dans l’adresse et par la présence.

La deuxième semaine, chaque élève devait choisir un récit du roman La Remise à bateau en essayant de transposer ce qu’il avait découvert lors de l’exercice des récits personnels. Parallèlement, nous commencions à faire quelques tentatives de scènes de la pièce et de l’adaptation du roman, chacun choisissant le rôle qu’il avait envie d’explorer.

La troisième semaine, nous avons commencé à accoler récits et scènes de l’adaptation du roman, d’imaginer leur imbrication, les relations possibles en scène : le passage du roman au théâtre. D’autre part, le travail sur la pièce permettait de confronter les élèves à une langue exigeante, une partition précise, en évitant les pièges du naturalisme et d’un réalisme propre au cinéma qui est un faux semblant de l’écriture de Fosse.

La quatrième semaine, j’ai proposé une distribution des rôles qui nous permettait à la fois d’équilibrer les partitions de chacun et de jouer l’ensemble de la pièce et de l’adaptation du roman pour une présentation publique.

La dernière semaine, nous avons entamé un travail avec du son et de la lumière, partenaires essentiels de l’acteur.

Le dernier jour nous avons présenté la pièce et l’adaptation du roman devant un public.

Le groupe, très soudé, s’est particulièrement investi dans cette recherche autour de l’adaptation du roman et s’est courageusement confronté à l’exigence de l’écriture dramatique de Jon Fosse. Chaque élève a une présence très forte, une personnalité singulière qui permettait de faire ressortir des éléments très contrastés de l’écriture de Fosse. Mais présence et personnalité ne suffisent pas : nous avons soulevé l’importance d’une articulation précise de la part de l’acteur, d’une partition intérieure rigoureuse pour transmettre l’écriture, la matière de l’écriture.
Chaque élève s’est engagé avec force pour relever ce défi et poser les bases d’un acteur sensible mais solide.
La rencontre avec le public nous a laissé rêver de poursuivre ce travail en vue d’en donner une création, dans un temps prochain. »

Pascal Kirsch