• ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D'ART DRAMATIQUE DE MONTPELLIER

Gildas MILIN

Gildas MILIN

Gildas MILIN 700 468 ENSAD Montpellier

GILDAS MILIN // Arche

Session préparatoire au spectacle de sortie des élèves de 3ème année.

  • Du 8 janvier au 3 février 2024

 

« Arche » ou « Arche de l’Hystérie » questionne tout d’abord autour des années 1890-1895 les relations entre l’équipe de médecins neurologues travaillant à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, menée par Jean-Martin Charcot – qui regroupait notamment G. Gilles de La Tourette, le jeune Sigmund Freud, Alfred Binet – et l’équipe artistique menée par Oscar Méténier au moment de la création d’un théâtre d’un nouveau genre pour l’époque : « Le théâtre médical du Grand Guignol ».

L’action de la fiction que j’écris (autour de cette période névralgique à plus d’un titre) s’étend jusqu’à l’année 2080 et se déroule dans une version rêvée du laboratoire clinique de la Salpêtrière tel qu’il existait fin du XIXème siècle.

Elle met en jeu, à la fois la théâtralisation d’une certaine médecine des psychismes de l’époque et un théâtre qui prend le parti d’ouvrir la scène à la médecine de son temps et plus globalement aux sciences afin de produire un choc puissant sur les âmes et les esprits des spectatrices et des spectateurs d’alors.

Comment des préoccupations, des découvertes, des erreurs thérapeutiques et humaines, notamment générées depuis le grand « fourre-tout » de l’hystérie, vont avoir des incidences importantes, décisives, sur le théâtre de la fin du XIXème siècle, comme plus généralement sur l’art, ses conceptions, ses perceptions, dans et pour les générations qui vont suivre.

Alfred Hitchcock dira notamment que s’il n’avait pas lu le répertoire du théâtre médical du Grand Guignol, il n’aurait jamais élaboré son cinéma du suspens, de l’angoisse et des méandres du psychisme humain.

« Arche » pose aussi la question de savoir comment une actrice, un acteur, peuvent approcher dans leur jeu un Trouble de l’Évolution du Développement, un Trouble du Spectre Autistique, un Trouble du Déficit de l’Attention (avec ou sans Hyperactivité), un Trouble Dissociatif de l’Identité, ou tout autre trouble neuro-psy (plus ou moins violent, handicapant et/ou spectaculaire, répondant comme par effet-miroir aux troubles des sociétés et des époques).

Mais encore, comment approcher dans le travail la question du trouble comme rapport au monde, comme « politique personnelle et intime », si on veut, au sens de : « comment bien vivre et bien mourir avec nos troubles », nos troubles eux-mêmes troublés par les troubles du monde ?


Gildas MILIN

 

© crédit photo : Solange Ayache