「 PROMOTION 2026 」
Pascal KIRSCH
Session de travail avec les étudiants de 2ème année
> Du 6 janvier au 21 février 2025
REPRÉSENTATIONS :
• mardi 18 février 2025 à 19h : 1ère partie, durée 2h
• mercredi 19 février 2025 à 19h : 2ème partie, durée 2h
• jeudi 20 février 2025 à 19h : intégrale, durée 4h30 avec entracte de 30 mn
• vendredi 21 février 2025 à 19h : intégrale, durée 4h30 avec entracte de 30 mn
Entrée libre avec réservation obligatoire par mail (artdramatique@ensad-montpellier.fr)
À la maison Louis Jouvet, 19 rue Lallemand, Montpellier

Photos prises pendant l’atelier
Le Maître et Marguerite, Mikhaïl Boulgakov
Adapter en scène ce roman de 600 pages est un projet un peu fou. Un stage n’y suffirait pas. Mais c’est le genre de défi qui pousse à se dépasser, à expérimenter tout à trac à partir des différentes techniques explorées au cours d’une première année et demie de formation, à les éprouver dans un exercice excessif et joyeux.
Le Maître et Marguerite est un roman génialement drôle, caustique, métaphysique et une immense bouteille à la mer.
Rappelons que tout au long de l’écriture du roman, son auteur savait qu’il resterait impubliable de son vivant. Il ne le sera que 30 ans après sa mort, et d’abord à l’étranger.
Boulgakov écrit son roman en pleine terreur stalinienne. La dictature du prolétariat est alors à son paroxysme caricatural et glacial. Écrire, sous Staline, un tel roman, avec cette espièglerie et une ironie si mordante sur la façon dont on vit à Moscou dans les années 30, est passible à tout moment de la peine de mort. Ainsi, au cours des 12 années de rédaction du roman, le maître Boulgakov brûle ses manuscrits avant de tout recommencer. De peur d’être arrêté, torturé, exilé ou exécuté, comme tant de ses pairs, de ses contemporains, qu’il ne faut pas confondre avec la clique de littérateurs au service du pouvoir.
Je ne sais pas s’il y a une question centrale dans tout ce cirque du diable qui débarque à Moscou pour y donner son bal. Mais la question que j’y trouve pour moi et que je voudrais partager avec les 12 acteur.ices de cette promotion, c’est celle de la liberté intérieure.
Comment préserver et défendre notre liberté intérieure quelle que soit la séquence historique dans laquelle nous vivons ?
Dans le siècle loup où vécut Boulgakov, je trouve exemplaire de la poser avec une telle vitalité. Je trouve exemplaire de réussir à imposer la sienne si magistralement à travers son geste artistique. J’espère que c’est ce que transmettra cette expérience de 7 semaines à ces talentueux jeunes gens.
Pascal KIRSCH
© Mathieu Kauffmann